Petit Enllung deviendra Grand

Le jour de sa naissance est anodin. Aucune catastrophe. Aucun effroyable monstre. Aucune grande bataille. Le jour de la naissance d'Enllung est anodin. Jusqu'à ce qu'il rentrera dans l'Histoire. Et voici le récit d'avant son entrée dans le monde.

-Ton père est de retour!
La voix de sa mère avertit le jeune Tauren du retour de son idole, son père, Lokis Corne-Tranchante. Le jeune Tauren sortit de sa cachette, tel un petit prédateur, pour foncer droit sur l'immense Tauren, qui le recueillit dans ses bras.
-Mais qui vois-je? s'exclama-t-il. Un puissant et jeune Tauren, un fier représentant de la Terre Mère. Et c'est mon fils!
Le jeune Enllung rit aux éclats, si heureux que son père reconnaisse sa valeur.
-Père, raconte moi une histoire où tu affrontes l'ennemi.
Le grand Tauren reposa son fils et rit. C'était bien son fils de vouloir entendre des récits de batailles.
-Ce soir, fiston!
Et il repartit vers la tente des vieux sages du village, sous les yeux émerveillés de son fils.

Le jeune Enllung repartit jouer avec ses camarades. Les jeunes Taurens jouaient toujours au même jeu: Le Raid. Ce jeu consiste à choisir son rôle (souvent les enfants savent s'ils veulent être Druide, Chaman, Guerrier) tandis qu'un autre groupe prend le rôle des monstres de Raid . Ce jours là, Enllung incarnait son père en un puissant Ours (bien qu'il ne pouvait pas se transformer). Le jeu se passait généralement sans problème (à part des blessures) mais cette fois, un drame se produisit.
En pleine bataille contre le faux Ragnaros, Enllung bondit sur le jeune Tauren ennemi. Celui-ci, Stanis, avait été choisit non par sa force, mais parce qu'il était peureux et ne voulait pas être en première ligne. Alors lorsqu'il vit son camarade bondir sur lui, il hurla de peur et s'enfuit droit vers les bois. Enllung, se prenant au jeu, s'écria:
-Sus à l'ennemi.
Et courut après le jeune Tauren. Il traversa les buissons à la suite de son camarade et stoppa net. Stanis continuait droit vers les profondeurs de la forêt.
- Stanis, arrête, c'est finis, s'écria Enllung en s'élançant à sa suite.
Mais le petit Tauren continuait à courir puis disparut brutalement de l'horizon. Enllung s'élança et pila net au bord d'une petit falaise. Il voyait son ami en bas, étourdit. Il allait descendre l'aider quand des ombres sortirent des bois. C'était des Gnolls, des hyènes humanoïdes, principales plaies du village. Et ils s'approchaient de Stanis avec l'intention d'en faire leur repas. Enllung était effrayé. Il voulait courir au village chercher du secours mais les Gnolls auraient le temps de tuer son ami et le manger avant de disparaître. N'écoutant que son courage, il usa du peu de magie qu'il avait pour faire brûler un buisson et s'élança en bas de la falaise, protégeant son ami en faisant rempart de son corps.
- N'approchez pas, sales bêtes. Les guerriers de mon village arrivent et ils vous feront regretter de nous avoir toucher, cria-t-il avec une conviction qu'il n'avait pas.
Les Gnolls se regardaient avec appréhension. Puis l'un d'eux, une énorme Gnoll avec une langue énorme pendante, s'avança:
-Ze zui zûr que tuf menf! On fa fous pouffer tout crus.
Ennlung déglutit et se prépara à défendre sa peau comme le ferais son père. Il inspira un grand coup et poussa un hurlement énorme. Il fut lui même étonné de ce son, juste avant de voir un ombre bondir au dessus de lui et atterrir sur le Gnoll. Un énorme félin était apparu et avait renversé l'horrible hyène.
-On ne menace pas MON FILS! s'écria Lokis, car c'était lui sous forme félin, avant de décapiter sa proie d'un énorme coup de patte. Il se transforma en un énorme ours et fonça sur les Gnolls fuyant ce terrible monstre. Enllung sentit ses jambes se relâcher sous l'effet du soulagement et il s'écroula dans les bras de mère qui était arrivé derrière lui juste à temps.
-Tu es en sécurité, mon fils, tu peux dormir, nous sommes là.
Puis ce fut le noir.


La suite prochainement.

Lorsqu'il revint à lui, Enllung reconnut la tente où sa mère officiait comme Soigneuse. Il se redressa d'un coup et sa tête se mit à tourner.
-Doucement mon chéri, tu es encore un peu secoué.
Il sentit plus qu'il ne vit sa mère, la douce Liara, druidesse soigneuse. Il demanda ce qu'il s'était passé et sa mère lui expliqua qu'elle était aller le cherche lorsqu'elle découvrit qu'il n'était pas avec ses camarades. Ils lui ont raconté la fuite de Stanis et ayant peur pour lui, elle avait aussitôt accouru prévenir son père, qui l'avait retrouvé au flair et avait réussit à arriver a temps.
-J'ai eu si peur, Mère.
-C'est normal mon fils, tu as vu la Mort de près. Mais tu es en vie et c'est ce qui compte.
-Je suis faible, un Tauren courageux est un Tauren fort.
- Ne dis pas de bétise, mon fils.
Celui qui venait de parler était son père. Son visage reflétait son inquiétude pour son fils et le soulagement. Il frotta son museau sur celui de sa femme et vint s'asseoir près de son fils.
-Un Tauren qui n'a jamais peur est un fou. Un Tauren fort est avant tout un Tauren qui sait ce qu'il va affronter, même si c'est effrayant.
-Mais toi, tu n'as pas eu peur.
-Si mon fils. J'ai eu peur. Peur pour ta vie.
Enllung était surpris des paroles de son père. Ce Tauren, si grand, si fort, avait aussi peur.
-Laisse moi te raconter une histoire, mon fils. C'était à mes débuts de protecteur renommé. Ayant gagné mon nom, on m'invitâmes à un Raid, au centre du Mont Rochenoire, Coeur de Magma, pour défaire le terrible Ragnarok. Les combats furent violents, nous perdîmes des amis (heureusement ressuscité, se rattrapa-t-il en voyant le visage apeuré de son fils). Les généraux et autres serviteurs fanatiques de ce démon étaient plus effrayant et plus fous les uns que les autres. Mon coeur se serrait à chaque pas, sous le nombre de nos ennemis. Nous fûmes même témoin d'un orc qui, face à tous ces monstres, s'évanouit tout bonnement. Puis nous arrivâmes face au Démon Ragnarok. Je n'avais jamais vu monstre plus grand ni plus maléfique, sans parler de la noirceur qui émanait de son aura. Et j'ai eu peur. Très peur. Pour moi, pour mes amis, pour mes compagnons d'armes, pour notre peuple. Et sais-tu ce que j'ai fait?
Enllung déglutit tant il était fasciné et répondit d'une petit voix:
-Non.
-Je lui ai pissé dessus.
Le jeune Tauren sursauta et faillit tomber à la renvers, tandis que son père riait aux éclats. Il reprit devant le regard d'incompréhension de son fils:
- En tant que protecteur, je me dois d'attirer l'attention du monstre. La peur me torturait la vessie. Et le monstre était de feu alors j'ai profité de l'occasion. Cette injure l'a vraiment mit hors de lui. Il ne m'a pas quitté des yeux, et le reste de mes compagnons purent frapper sans grands dommages. Et nous fumes vainqueur. J'ai même failli être nommé Lokis Pisse-ennemi.
Enllung riait aux éclats tout comme son père. Il se sentait plus léger après ce récit. Son père restait pour lui une idole.
-Je serais comme toi Père, un grand Tauren, qui vaincra sa peur et pissera sur l'ennemi.
-Oui, enfin, n'en fait pas une manie, sinon tu auras un très mauvais surnom.
Ils se regardèrent et Père et fils rire de bon coeur.
-Dès demain, je t'entraînerais sur la voie de l'Ours Protecteur, annonça Lokis.

Ainsi débuta l'entraînement d'Enllung et ses prochaines aventures